Internet, pour une nouvelle économie française
MALGRÉ tous les discours, la France est très loin d’avoir pris la mesure du formidable bouleversement social, économique et culturel qu’entraînera Internet, la plus grande révolution technologique depuis l’invention de l’imprimerie. Engourdie dans des siècles de centralisme et de conservatisme, crispée sur la défense d’intérêts souvent archaïques, plus que jamais satisfaite des apparences, elle se laisse mourir. Mourir guérie.
La surclasse
LA mode est au défaitisme. Si l’on en croit ce qui court de colloque en revue, l’Europe serait irréversiblement balayée par la mondialisation, où triompheraient politiquement l’Amérique et économiquement l’Asie. C’est ne rien comprendre à ce qui se passe : ce qui est balayé, ce n’est pas l’Europe mais une certaine façon de penser l’ordre social. Les Etats-Unis, pas plus que l’Asie, n’en tireront profit : car, à voir l’évolution américaine d’aujourd’hui, un tout nouveau capitalisme est en train de surgir, qui bouleversera aussi celui des autres pays développés. Un capitalisme global qui modifiera profondément le rôle des Etats et des nations dans le monde.
La prochaine utopie
PRÈS de la moitié des enfants qui naîtront en France cette année seront encore vivants quand commencera le XXIIe siècle. Aucun de leurs enfants ne sera plus au travail ; plus de la moitié de leurs petits-enfants et de leurs arrière-petits-enfants seront encore à l’école ou à l’université. Telle est l’extraordinaire prédiction qu’on peut faire au vu des tendances les mieux établies : notre société sera durablement dominée par l’épargne des grands-parents et la consommation des petits-enfants.
Le “Titanic”, le Mondial et nous
TROIS films ont marqué leur époque plus qu’aucun autre, par leur succès commercial comme par leur impact sur l’imaginaire, même s’ils ne sont pas, et de loin, les meilleurs films de l’histoire du cinéma. De fait, Autant en emporte le vent, Ben Hur et Titanic racontent tous les trois la même histoire : celle d’un amour impossible dans une société en décadence pendant la naissance d’une autre. La fin du Sud, de l’Empire romain, du Titanic.
L’art d’écrire selon Kadaré
Dans Eschyle ou l’éternel perdant, l’écrivain albanais médite sur les rapports de la littérature et du pouvoir
Pour un modèle européen d’enseignement supérieur
“Préparer la France à cette compétition de la matière grise que sera le vingt et unième siècle”, tel est l’un des objectifs de la réflexion à mener pour cette commission. La commission Attali, composée de personnalités diverses : chefs d’entreprises,…
Economie de la panique
DE nouveau, nous passons comme au bord d’un gouffre : l’économie mondiale, au coeur de la plus forte croissance de l’Histoire, aurait pu, pourrait encore, basculer dans une récession planétaire dont la démocratie, dans plusieurs pays, aurait pu, pourrait encore, être la principale victime. Car la crise en Asie ne fait que commencer. Une leçon doit en être tirée avant qu’il ne soit trop tard : notre société est régie par les lois de la panique, et pas seulement dans les moments de crise.
La saignée
CELA commence sans douleur, puis vient même l’euphorie. On se sent plus léger, plus lucide, moins gourd. Puis s’annonce une lenteur légère, une brume passagère. L’horizon s’assombrit, on s’assagit sans révolte, et la mort vient, sans surprendre ni terrifier, emporter le corps exsangue.


