La dictature de l’insouciance
Deux sujets en apparence sans rapport ont occupé et occupent encore les esprits : la crise financière mondiale et l’accident nucléaire au Japon. De fait, ils ont d’innombrables points communs.
Deux sujets en apparence sans rapport ont occupé et occupent encore les esprits : la crise financière mondiale et l’accident nucléaire au Japon. De fait, ils ont d’innombrables points communs.
Une fois de plus, un problème qu’on pensait local devient planétaire: vous avez aimé les subprimes californiens? Vous adorerez les déchets nucléaires japonais…
Quelques dirigeants, dont ceux de la France, se sont embarqués la fleur au fusil dans un conflit incertain contre le dictateur fou de Lybie, sans répondre à trois questions qui auraient méritées d’être discutées publiquement avec l’opinion, et au moins avec le Parlement, avant que le premier missile ne soit tiré par un avion français…
Il faut raisonner aujourd’hui différemment dans la gestion des risques.
Que se passe-t-il quand tout avance autour de soi et qu’on s’efforce de rester immobile ? On finit par être arraché, désarticulé, emporté par le courant, éparpillé en lambeaux flottants.
Le peuple tunisien vient de franchir un pas considérable. Il est désormais en charge de son destin. Il doit disposer de tous les moyens de réussir. La France, l’Europe, le monde démocratique doivent tout faire pour l’appuyer…
Ce qui se passe en Egypte, après ce qui s’est passé en Tunisie, nous renvoie à une très vieille question, que nous vivons depuis au moins la révolution hongroise de 1956 : les démocraties doivent-elles intervenir pour aider un peuple qui se bat contre une dictature ?
Rien n’était plus attendu que la révolution de jasmin. Rien n’était moins prévisible que la date de son déclenchement.
Tout le monde sait, en effet, au moins depuis 20 ans, que la démocratie est en marche dans le monde entier. Non par le jeu du politique, mais par l’économie de marché.
L’épouvantable tragédie nigérienne (un très jeune homme fauché par hasard à l’orée du bonheur, avec un ami venu là pour partager avec lui ce moment) est d’abord une nouvelle occasion de s’interroger sur l’énigme de la condition humaine : que vaut la vie si elle peut se réduire à cela ?