Quoi de commun entre Abd-el-Kader, premier résistant à la colonisation au Maghreb, Ho Chi Minh, fondateur de la nation vietnamienne, Bolivar, le « libertador » de l’Amérique latine ; Aristote, penseur à l’influence dominante sur la philosophie médiévale, Confucius, moraliste à l’influence dominante sur la pensée asiatique ; entre le catholique Thomas d’Aquin qui ouvre à l’idée d’une conscience individuelle, le musulman Averroès qui demande à concilier philosophie antique et monothéisme, Maïmonide, le juif, ouvrant aux siens la voie de la laïcité ; entre Maître Eckhart, fondateur de la mystique rhénane, et Hildegarde de Bingen, mystique visionnaire issue des béguinages ; entre Giordano Bruno, accusé d’hérésie pour avoir clamé l’infini des mondes composant l’univers, et Le Caravage, premier peintre de la rupture avec la beauté idéale ; entre Mme de Staël, esprit européen par excellence et annonciatrice du romantisme, et Darwin, fils des Lumières et théoricien de l’évolution ; entre Edison, maître incontesté de la recherche appliquée, Joseph Schumpeter, théoricien des crises endogènes au capitalisme, et Walter Rathenau, industriel juif allemand antisioniste, ministre de Weimar ; entre Richard Strauss, musicien de l’unité allemande, Thomas Mann, prix Nobel, banni par l’Allemagne nazie, et Walt Whitman, barde radical de l’Amérique antiesclavagiste ? Voici les grandes figures de l’humanité que Jacques Attali convoque dans ces microbiographies…