Nous avons besoin d’un Roosevelt européen
Les peuples le disent de plus en plus clairement chaque jour : ils veulent se débarrasser de leurs classes dirigeantes.
Les peuples le disent de plus en plus clairement chaque jour : ils veulent se débarrasser de leurs classes dirigeantes.
Jacques Attali est l’invité de Caroline de Camaret dans Ici l’Europe sur France 24. Union Européenne, Brexit, Hongrie …
La tragédie d’Alep, dont nous voyons tous les jours les images, de plus en plus infernales, bat en brèche les idées reçues que répétaient tous les docteurs en géopolitique depuis vingt ans.
Dans nos démocraties chancelantes, la plupart des hommes politiques sont prêts à tout pour obtenir ou conserver le pouvoir…
A ce proverbe passé dans la sagesse populaire, dont j’ai fait le titre de cette Perspective, Nietzsche répond, dans Le Crépuscule des idoles, par son fameux « ce qui ne me tue pas me rend plus fort », locution qui renvoie, elle, à la fonction même du vaccin (inoculer le mal pour en protéger), et à cette idée, si profonde, selon laquelle un « bruit » peut détruire un ordre ou, au contraire, aider à le réinventer, selon la façon dont l’ordre est capable d’entendre ce « bruit ».
Dans un moment essentiel de la vie nationale, les dirigeants politiques français offrent un spectacle consternant. Alors qu’ils ont manifesté professionnalisme et sens de l’intérêt national après les attentats de 2015, ils semblent aujourd’hui, tous, avoir oublié qu’ils doivent incarner, en ces heures graves, les valeurs essentielles de notre pays.
Après un mois de délire footballistique, de chauvinisme sympathique et d’émotions simples, il nous faut revenir au réel. Un réel qui a continué d’avancer à son rythme, sans se préoccuper de ce qui se jouait sur les stades de France: des centaines de migrants sont morts noyés en Méditerranée, de très nombreux Américains sont morts sous les balles de leurs compatriotes, encore plus d’Irakiens et de Syriens ont été victimes du terrorisme.
Les peuples doivent se méfier de ceux qui parlent d’eux à tort et à travers
Le référendum britannique, quel qu’en soit le résultat, constitue un tournant idéologique majeur dans l’histoire de l’Occident. Un tournant vers le pire, si l’on n’en pèse pas toutes les conséquences. Jusqu’ici, on considérait certaines évolutions institutionnelles, économiques, sociales, scientifiques, comme des avancées telles que, une fois qu’elles étaient installées, nul ne chercherait plus jamais à les remettre en cause, même pas par un vote démocratique.