L’art d’écrire selon Kadaré
Dans Eschyle ou l’éternel perdant, l’écrivain albanais médite sur les rapports de la littérature et du pouvoir
Dans Eschyle ou l’éternel perdant, l’écrivain albanais médite sur les rapports de la littérature et du pouvoir
“Préparer la France à cette compétition de la matière grise que sera le vingt et unième siècle”, tel est l’un des objectifs de la réflexion à mener pour cette commission. La commission Attali, composée de personnalités diverses : chefs d’entreprises,…
DE nouveau, nous passons comme au bord d’un gouffre : l’économie mondiale, au coeur de la plus forte croissance de l’Histoire, aurait pu, pourrait encore, basculer dans une récession planétaire dont la démocratie, dans plusieurs pays, aurait pu, pourrait encore, être la principale victime. Car la crise en Asie ne fait que commencer. Une leçon doit en être tirée avant qu’il ne soit trop tard : notre société est régie par les lois de la panique, et pas seulement dans les moments de crise.
CELA commence sans douleur, puis vient même l’euphorie. On se sent plus léger, plus lucide, moins gourd. Puis s’annonce une lenteur légère, une brume passagère. L’horizon s’assombrit, on s’assagit sans révolte, et la mort vient, sans surprendre ni terrifier, emporter le corps exsangue.
QUAND l’Europe se réveillera-t-elle ? Quand comprendra-t-elle qu’Internet est un nouveau continent, où il est urgent de débarquer sous peine de laisser ses immenses trésors à d’autres ? Combien faudra-t-il de bulletins de victoire américains pour que l’Europe s’intéresse enfin à cet enjeu ?
QUE serait aujourd’hui la France, que sera- t-elle demain sans l’immigration ? C’est à ces questions qu’il faut d’abord répondre, si on ne veut pas se laisser entraîner dans le jeu nauséabond de l’extrême droite. Et on ne peut le faire qu’en replaçant l’immigration dans le contexte des prochaines mutations géopolitiques où se joueront la paix et la guerre au XXIe siècle.
ON s’apprête à vivre, si les élections de 1998 en décident ainsi, la dernière figure de la Constitution de la Ve République : un président de droite et un premier ministre de gauche. Chacun considère que cette situation peut être essayée, qu’elle doit l’être, qu’elle va l’être.
LA Bible explique qu’un bon contrat doit rester valable pendant quarante-neuf ans. Et pas un jour de plus. C’est le jubilé. Tel fut le contrat en vigueur de 1946 à 1995, entre la France et l’Allemagne, autour d’une ambition commune : le rapprochement irréversible des deux économies pour rendre la guerre impossible entre les deux pays. Aucun contrat du même genre n’existe pour le prochain demi-siècle : les deux voisins cheminent ensemble, sans bien savoir vers quoi. Cette lacune explique l’actuel désordre dans la construction européenne.
QUAND une civilisation s’interroge sur le sens de l’Histoire, c’est qu’elle est proche du déclin. A la fin du second siècle à Rome, à la fin du XIXe siècle en Grande-Bretagne, comme aujourd’hui dans tout l’Occident, l’idée de progrès a été ou est remise en cause ; des dizaines de textes paraissaient avec un titre commençant par « La fin de… ». Tout se passe comme si l’empire dominant, gavé de réussite et de pouvoir, espérait discréditer les valeurs auxquelles il n’a plus accès et entraîner le monde neuf, qui s’apprête à prendre le relais, dans son propre naufrage.