Un moyen d’envoyer  gratuitement, par SMS, ou par internet, ou par une messagerie instantanée, à un groupe de gens, (des  suiveurs)  un petit message très court, de 140 caractères,  des tweets (gazouillis en anglais).    C’est en fait   quelque chose de très  simple,  « l’anti-innovation par excellence », qui permet de recevoir en permanence les messages des gens dont on veut suivre les activités. Twitter  permet de développer des tas d’application libres, qui permettent par exemple de traduire les messages automatiques dans une autre langue, ou d’envoyer des photos, des vidéos, de la musique.  C’est un succès ;  c’est  même la communauté qui croît le plus rapidement sur internet : On en est passé de 2,5 millions d’utilisateurs en 2007  à près de 10 millions aujourd’hui, dont l’essentiel aux Etats-Unis et  quelques uns au Japon.  Il s’ouvrirait  en ce moment  entre 5 000 et 10 000 comptes par jour.

Au départ, cela sert  surtout  à raconter en direct les détails de sa vie, ou de   signaler sa présence quelque part, element   représentatif du  développement global du narcissisme, où chacun veut se raconter à l’autre. Cela permet aussi  de poser une question à la cantonade, de signaler un article, un film, une chanson.  Puis, d’autres fonctions sont apparues :   Barak Obama  communiquait en continu avec ses 200 000 followers.   John McCain l’utilise pour dénoncer les failles du plan de relance d’Obama.   La sénatrice républicaine McCaskill, se dit heureuse de  « pouvoir parler directement aux habitants du Missouri de ma journée sans le filtre des journalistes ». En    novembre 2008, Twitter  a révélé les attentats de Bombay aux  « followers » branchés sur le réseau  grâce aux tweets envoyé par les témoins, puis les utilisateurs de Twitter  ont fourni les premières images  de l’amerrissage de l’Airbus dans l’Hudson River en janvier dernier ou les récents incendies en Australie. Le vélo de  Lance Armstrong, dont il a  annoncé  le vol en février dernier, par Twitter,    est  retrouvé par un de ses « followers » 48 heures plus tard

A terme, cela sera bien plus. D’abord  le plus extraordinaire sondage permanent possible de la planète entière.   En écoutant, lisant, suivant Twitter, on peut avoir  le miroir d’un monde de plus en plus sommaire, global, intégré, qui fera  peut etre ainsi bientôt converser télégraphiquement, gratuitement, simultanément, en permanence,  plus de 100 millions de personnes. Mais un  monde aussi de plus en plus envahi de leurres, car il sera difficile d’éviter les publicités, les spam, les mensonges, les voleurs d’identité.  C’est ensuite un formidable moyen de communication des entreprises    qui pourraient l’utiliser le réseau pour alerter les clients de nouveaux produits ou  de soldes. Des entreprises ont commencé à vendre ainsi des ordinateurs, et même des voitures. C’est enfin un des  médias de demain. On y trouve de très nombreuses informations, évidemment. Le New York Times, Reuters, Corriere della Sierra consultent sans cesse Twitter pour y dénicher un scoop   CNN  et la BBC l’utilisent déjà pour envoyer des flashs d’information aux millions d’utilisateurs.   Plus encore, Twitter contourne la censure, même quand internet est surveillé : on ne peut plus contrôler les messages envoyés par les  téléphones portables. C’est donc un élément de la démocratie.

A moins que la surveillance générale, connivence des entreprises et des politiques,  ne s’en empare, au nom de la sécurité, pour l’abattre….