La presse  écrite n’est pas aujourd’hui très différente de ce qu’elle était il y a 70 ans. Elle se porte même, d’une certaine façon beaucoup mieux : il y a dans le monde beaucoup plus de journaux et de lecteurs.

A terme, les  journaux papier   sont appelés à disparaitre, avec   l’apparition des médias audiovisuels, des médias internet, des  consoles,   des journaux et des télévisions sur internet, et la possibilité pour chacun d’informer sur des sites comme You Tube, dont la rémunération est proche de celle de la radio.

Le pronostic le plus rapide  parle de 2017 aux Etats-Unis, 2019 au Royaume-Uni, 2024 en Espagne, 2029 en France. Pour une autre très large partie de l’humanité,  qui n’aura  pas un niveau de vie beaucoup plus élevé que la classe moyenne d’occident aujourd’hui, il est vraisemblable que la presse écrite restera longtemps encore utilisée. Mais, même  en Afrique, avec le surgissement de milliards de téléphones mobiles, il est vraisemblable que le journal papier va aura disparu dans les 70 ans.

De plus, de nouvelles technologies s’annoncent : les lunettes Google, la  diffusion par écran virtuel,  la transmission de pensée, même ; et le  lecteur  sera invité à pleinement rentrer dans les sujets, en ayant la possibilité de voir au travers des yeux du journaliste.

La presse sera alors  entièrement numérique,  avec traduction automatique dans la  langue du lecteur.  Il est vraisemblable que la collecte centralisée de l’information sera de plus en plus subventionnée par les Etats. De plus en plus d’informations seront fournies par les gens eux-mêmes.  Chacun sera journaliste, dans un système global de PtoP   La rédaction d’une partie des articles sera  automatisée.  (La  société américaine Narrative Science   généré déjà des articles économiques compréhensibles à partir de données brutes).   La presse sera probablement issue d’agrégateurs affinitaires en fonction de la  santé, les  lectures, les achats, les déplacements et le  temps  consacré à la lecture (La société américaine Demand Media analyse ainsi les mots-clés utilisés par l’internaute et propose ensuite un référencement personnalisé).  . La vidéo (3D) remplacera évidemment l’image et sans doute une partie de l’écrit.  Le contrôle des faits sera totalement automatisé.

Dès lors, le métier de journaliste sera totalement transformé : le volet « couverture d’événements » s’amenuisera jusqu’à disparaître ; ne subsisteront que les fonctions de journaliste d’investigation (grands reporters, grandes enquêtes) et d’éditorialiste (expliquer, analyser, mettre en perspective), qui, de par leur nature moins descriptive, ne peuvent pas être automatisées.  Ce qui donnera plus de valeur à l’hebdomadaire.

Le papier  reviendra sans doute  aussi avec les technologies d’écrans ultrafins interactifs  qui devraient permettre aux éditeurs de la presse écrite d’intégrer du contenu vidéo et au lecteur d’imprimer le journal chez lui. .

On verra se mêler presse écrite, presse audiovisuelle, presse internet information, éducation et distraction.

Rien n’exclue de voir s’installer une hypersurveillance des médias, grâce à ces nouvelles technologies. Comme toujours,  la liberté de la presse restera un grand combat. Elle se confondra de plus en plus avec la liberté de penser, et même d’éviter l’intrusion de la censure à l’intérieur de son propre esprit.

j@attali.com