J’ai appris à devenir curieux – c’est-à-dire, en fait, amoureux du judaïsme, de son histoire, de sa façon de penser, de ce qu’il dit du monde, de ce qu’il permet aussi de penser, de comprendre, d’imaginer, J’aime aussi la façon dont il accueille toutes les critiques et dont il doute sans cesse de lui-même. J’aime la façon dont il me fait réfléchir, comme beaucoup d’autres grandes cosmogonies, aux grands invariants du monde ; j’aime encore les histoires de tant de personnages de la Bible et de l’histoire, fidèles à leur foi jusqu’à la quitter ou paraître le faire ; j’aime enfin ces petites histoires qu’on appelle juives, éclairantes autodérisions. Enfin, et peut-être surtout, j’apprécie dans le judaïsme qu’il ne soit pas jaloux, mais tolère bien d’autres amours.