Comme bien d’autres, j’aime, chaque année, quand janvier approche, faire le bilan de l’année écoulée et prendre de nouvelles résolutions pour l’année à venir.

En général, quand on s’y risque, on le fait de façon vague et générale, à la cantonade, en s’empressant ensuite d’oublier ses engagements ; et en ne vérifiant pas en fin d’année ce qui en a été réalisé.

Et pourtant, rien n’est plus éclairant, plus explosif, que de prendre cet exercice au sérieux, dans toutes ces dimensions, d’expliciter le « devenir soi » des 12 mois à venir.

Pour cela, isolez-vous 30 minutes. Prenez une feuille de papier ou ouvrez une page blanche sur votre ordinateur. Et suivez les sept étapes suivantes :

1/ Fixer une ambition majeure pour l’année. Par exemple : être heureux, rendre heureux, trouvez un emploi, ou tout autre objectif principal. Choix difficile et crucial.

2/Faire une liste des domaines privés, professionnels ou civiques, dans lesquels on veut accomplir quelque chose dans l’année à venir. Par exemple : revenus, travail, voyages, maison, conjoint, enfants, distractions, mandats électifs.

3/ Définir pour chaque domaine une liste aussi concrète et quantifiée que possible de choses à réaliser : un montant de revenu, une liste de pays à visiter, une action précise pour un conjoint.

4/ Faire une liste des dangers à écarter et des moyens dont on dispose en cas de catastrophe, aussi majeure et improbable soit-elle.

5/ Faire une liste aussi lucide et honnête que possible de ceux sur qui on doit pouvoir compter et de ceux qui doivent pouvoir compter sur vous. Personnellement, professionnellement, socialement. Et en déduire une liste des choses à faire pour les uns et les autres.
En faisant tout cela, on comprend mieux qui on est, où est sa liberté, ce qui dépend de soi. Ce qu’est, pour cette année-là, ce qu’on peut attendre du monde.

6/ Ensuite, suivre en permanence, mois par mois, la réalisation de ces objectifs, leurs dépassements ou la déception.

7/ Enfin, en fin d’année, au regard des résultats et des ambitions nouvelles, réviser la structure même de ces objectifs et des valeurs qui les sous-tendent.

Cet exercice peut paraître scolaire ou naïf. Il ne l’est pas. Il est la condition même de la liberté : rien ne peut se contrôler qui ne se mesure.

Non seulement il nous appartient de le faire pour nous même, mais nous devons aussi l’exiger de ceux qui nous dirigent : Au lieu de nous présenter leurs vœux, le Président de la République, votre maire, votre députe, votre patron ou votre chef de bureau (si vous en avez un) devraient vous dire ce qu’ils comptent faire pour vous, pour nous, pour tous ceux dont ils ont en charge une partie de la vie.

Et s’ils ne le font pas, nous devons l’exigez d’eux. Imposez donc, dans les jours qui viennent, de tous qui vont, dans un réflexe mondain, venir vous « présenter leurs vœux et vous dire » bonne année, bonne santé », de répondre à cette question.

Interrompez les d’un:  » Tu vas faire quoi, toi, concrètement, pour que ton année et la mienne soient vraiment bonnes? » Et réclamez une réponse sincère à cette question.
Essayez, faites. Pendant le réveillon lui-même. Ce sera ravageur. Donc réjouissant.