Il faut établir une distinction entre les marchés qui correspondent à des activités économiques réelles, comme les marchés de matières premières, et les marchés fictifs, comme les marchés de dérivés, où l’on joue au casino. Acheter un produit et s’assurer contre une baisse de sa valeur est tout à fait justifié. Mais parier sur la hausse ou la baisse d’un produit ou d’un marché dans le seul but de gagner de l’argent ne l’est pas.

La première chose à faire est donc de limiter les marchés à la réa-lité des biens et des services. S’atta-quer à la spéculation comme le fait Angela Merkel a beaucoup de sens, notamment sur le marché des dettes publiques. On y voit des gens s’adonner à de la spéculation pure. Alors qu’ils ne détiennent pas de titres de dettes, ils jouent à la baisse les contrats d’assurance contre le risque de défaut des Etats.

La proposition de Mme Merkel ne sera efficace que si elle est appliquée par tous les pays, en particulier par le Royaume-Uni; le premier paradis financier de l’Union européenne! Et il faut mettre fin à la spéculation financière via des ordinateurs ultrasophistiqués, capables de détecter en quelques nanosecondes les différences de cours d’un bout à l’autre de la planète.

Plus de 40 % des transactions financières passeraient désormais par ces automates. Ce n’est ni plus ni moins que du délit d’initié organisé! Il revient au G20 de mettre en place des marchés transparents et strictement régulés.

Propos recueillis par A. Mi.